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Excuses, excuses... Comment s’assurer l’échec en tant qu’écrivain

Par Lee Masterson

lundi 31 juillet 2006.

Traduction par Leippya


Au cours des recherches que je me suis efforcée de faire pour cet article, j’ai étudié de très près de nombreux auteurs de best-sellers. Mon but était de mettre le doigt sur leurs points communs, les traits qui se distinguaient comme indispensables pour avoir du succès.

J’ai appris très vite que la seule chose qu’ils ont tous en commun, c’est le fait qu’ils ÉCRIVENT. Ils ont tous des raisons différentes pour écrire, et ils semblent poursuivre des idéaux différents pour leur plan de carrière, mais concrètement ils mettent tous du temps de côté pour écrire.

Pas beaucoup d’informations de ce côté, n’est-ce pas ?

En parallèle, j’ai participé à des conversations dans plusieurs mailing lists pour écrivains. J’ai aussi passé beaucoup de temps à lire et critiquer de nouveaux auteurs dans des ateliers variés. A ce stade de ma recherche, j’ai parlé à des écrivains en herbe du monde entier. J’ai lu des écrits formidables, d’autres pas tant que ça, et j’ai rencontré des gens incroyables.

J’admets volontiers que je n’ai absolument aucune idée de qui va réussir et devenir célèbre dans le monde de l’édition.

Par contre, j’ai appris à reconnaître quels écrivains n’allaient PAS y parvenir !

Ces écrivains voués à l’échec sont faciles à repérer - une fois que vous savez à quoi faire attention.

Repérez l’excuse

« ...mais le rythme est censé être lent. Je voulais que le lecteur réfléchisse. »

« ...mon héros est censé être inconstant. »

« ...tu ne l’as pas lu comme il le fallait. Tu as compris de travers ce que je voulais dire. »

« ...mais je voulais laisser le lecteur dans l’incertitude. »

Il n’y a aucun mal à ce que votre histoire contienne quelques-uns de ces éléments. Seulement il est primordial que votre lecteur comprenne pourquoi vous l’avez écrit de cette façon.

C’est pour cette raison qu’un écrivain qui justifie ce qu’il écrit passe à côté de l’essentiel. Écrire une histoire, c’est s’assurer que vos mots communiquent exactement ce que vous voulez que les lecteurs voient. Je ne parle pas de décrire toutes les petites choses qui se passent dans votre monde fictif. Je veux dire écrire de façon à ce que vos mots soient suffisamment clairs pour transporter l’image que vous avez créée dans l’esprit de vos lecteurs. Si vous ressentez le besoin de l’expliquer, alors vous n’avez pas encore atteint le but de raconter votre histoire.

Souvenez-vous, vous n’aurez pas l’occasion d’expliquer à un lecteur d’un pays étranger ce que vous vouliez dire.

Les écrivains médiocres inventent des excuses pour leur travail. Les bons écrivains révisent et polissent leurs mots jusqu’à ce que chaque point brille.

Est-ce que vous avez tout appris ?

Peu importe la quantité de conseils disponibles, il y en a toujours plus à apprendre sur l’art de l’écriture, les procédures correctes d’envoi et le monde de l’édition. Pourtant, je suis ébahie devant la quantité de prétendus écrivains qui pensent ne pas avoir besoin de compléter leur éducation. Ils croient déjà avoir tout ce dont ils ont besoin pour écrire le best-seller renfermé dans leur esprit.

Refuser d’étudier les tendances actuelles, ignorer l’évolution des exigences du marché et ne pas tenir compte des conseils offerts par des auteurs déjà couronnés de succès vous vaudra l’étiquette d’amateur.

Actualiser les informations déjà en votre possession n’est pas apprendre - mais c’est presque aussi important. Cela sert à renforcer vos acquis.

Un véritable écrivain cherche toujours à acquérir de nouvelles connaissances.

Je suis trop occupé

« Je suis trop occupé pour écrire aujourd’hui. »

« J’écrirai plus tard. »

« Je finirai par trouver le temps de terminer mon roman. »

Il y a des milliers d’écrivains qui partagent cette même lamentation. Et ils ont raison - il y a beaucoup de choses à faire dans la vie. Il n’y a jamais assez de temps pour tout accomplir. Mais si vous voulez vraiment réussir dans l’écriture, vous trouverez le temps.

Un de mes amis proches écrit le même roman depuis douze ans. Je ne pense pas qu’il finira un jour. Il est trop occupé.

Bien sûr, sacrifier des activités amusantes peut être une corvée, mais si vous êtes déterminé à devenir un auteur publié, cette détermination doit se refléter dans vos choix.

Si vous le voulez suffisamment fort, vous renoncerez à quelques-unes de vos occupations et créerez du temps pour écrire.

Bien sûr, si vous ne le voulez pas tant que ça, il y a toujours une autre série télévisée sur le point de commencer.

Ne me jugez pas

Dans la vie de tous les écrivains, il y a un moment où leur travail est vu par quelqu’un d’autre qu’eux-même. C’est inévitable. Il se peut que vous décidiez de montrer votre chef-d’œuvre à un ami ou un membre de votre famille, ou bien peut-être que vous ferez le grand saut et adhérerez à un groupe de critique.

Quelle que soit l’option que vous choisissez, souvenez-vous que ce n’est jamais vous que les lecteurs jugent. Ils réagissent seulement aux mots que vous leur avez offerts et expriment un point de vue basé sur les émotions que vous avez ou n’avez pas suscitées en eux. C’est tout !

La capacité de voir où votre histoire tourne mal et de proposer des solutions devrait être chérie. Si quelqu’un vous donne une opinion franche sur un point de votre histoire qui ne fonctionne pas pour eux, acceptez ce point de vue de bonne grâce. Ne démolissez pas le critique, ne vous trouvez pas d’excuses non plus. Essayez d’examiner votre histoire du point de vue du lecteur et de comprendre par vous-même pourquoi votre message ne passe pas.

Ne révisez pas votre travail pour plaire à cet unique lecteur pour autant. C’est toujours votre histoire. Le lecteur peut juste ne pas avoir compris le sens de votre texte assez clairement. Pour clarifier ce que vous voulez dire, vous n’avez pas besoin de changer votre histoire - seulement la façon dont vous choisissez de la raconter.

Tirez un enseignement des réactions de vos lecteurs.

Ce n’est pas mon travail !

« Je n’ai pas à m’en faire pour la grammaire ou l’orthographe. L’éditeur corrigera ça. »

« Je ne veux pas faire de corrections. Ca va changer mon histoire. »

Rien ne rebute un éditeur plus rapidement qu’un manuscrit mal présenté et mal orthographié. Pourquoi vous garantir un refus ? Si un éditeur peut aller au-delà du manuscrit initial et vous demande de le réviser, et bien révisez-le.

Souvenez-vous, les éditeurs sont de votre côté. Si vous gagnez de l’argent, ils gagnent de l’argent. Cela signifie qu’ils VEULENT que vous gagniez de l’argent, par conséquent tout changement qu’ils suggèrent est aussi dans votre intérêt.

Pensez-vous encore avoir l’étoffe d’un écrivain professionnel ? J’espère bien que oui. Tenez le coup et soyez convaincu que vous êtes la seule personne capable d’écrire votre histoire, à votre manière. Ayez foi en votre capacité à réussir et apprenez de ceux qui vous ont précédé.

Mais avant tout, continuez d’écrire.

Lee Masterson est une écrivain en freelance d’Australie méridionale. Elle est aussi l’éditrice de Fiction Factor (http://www.fictionfactor.com) - un magazine en ligne pour les écrivains, qui offre des astuces et des conseils sur la manière de se faire publier, des articles pour améliorer vos compétences en écriture, des tas de ressources pour écrivains et bien plus encore. Jetez un oeil au dernier livre de Lee, "Write, Create & Promote a Best-Seller" (en anglais) ici et démarrez votre carrière d’écrivain.

Cet article a d’abord été publié en anglais sur FictionFactor - http://www.fictionfactor.com/.

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1 Message

  • Cet article est de bons conseils, mais je ne suis pas d’accord sur certains points trop généralistes àmon sens. S’il faut tirer des enseignements, ce n’est pas toujours le cas. Les recettes ne sont que théories, les goà»ts radicalement opposés et je pense qu’il faut surtout savoir pour quel type de public nous écrivons, avant d’écouter des critiques. Et puis en voulant trop parfaire, on peut finir par se bloquer alors que le livre est « commercialisable  », c’est du vécu. Bref, en tout cas, je suis 200 % d’accord avec ça : Tenez le coup et soyez convaincu que vous êtes la seule personne capable d’écrire votre histoire, àvotre manière.

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